La bouée des transitions

Il faut rester sur la bouée pour ne pas couler !

Si on tombe à l’extérieur (au-delà des limites planétaires), on dépasse les limites supportables par la planète et notre survie.
Par exemple, Yann a développé de l’asthme à cause de la pollution de l’air provoquée par les véhicules, les usines, les feux de forêts et les produits chimiques utilisés par l’agriculture.

Si on tombe à l’intérieur (au-delà des planchers sociaux), les besoins essentiels des habitant·es ne sont pas garantis.
Par exemple, Aya travaille mais ne gagne pas assez d’argent pour manger à sa faim et acheter des produits bios et locaux.

À l’échelle mondiale, la majorité des limites sont déjà dépassées.
À Rennes et alentours, est-ce qu’on dépasse les bornes ?
Si oui comment revenir sur la bouée ?

A – Changements climatiques
Les émissions de gaz à effet de serre (comme le dioxyde de carbone et le méthane) piègent la chaleur dans l'atmosphère, modifiant le climat de la Terre.

B – La raréfaction d’eau douce
Utiliser trop d'eau modifie le cycle de l'eau, ce qui peut assécher la source et endommager l'écosystème.

C – la charge en azote et phosphore
Une utilisation inefficace ou excessive d'engrais conduit ceux-ci à s'écouler vers les plans d'eau où il s'accumulent et provoquent des proliférations d'algues qui tuent la vie aquatique et marine (eutrophisation).

D – L'acidification des océans
Lorsque le dioxyde de carbone émis par l'homme est absorbé dans les océans, il rend l'eau plus acide. Par exemple, cela réduit la capacité de la vie marine à développer des squelettes et des coquillages.

E – La pollution chimique
La libération de matières toxiques dans la nature diminue la biodiversité et diminue la fertilité des animaux et des humains.

F – La pollution de l'air
L’émission d'aérosols (petites particules) a un impact négatif sur la santé des espèces. Il peut également affecter les précipitations et la formation des nuages.

G – L'appauvrissement de la couche d'ozone
Certaines activités économiques émettent des gaz qui endommagent la couche d'ozone de la Terre. Parce que la couche d'ozone protège la Terre des rayonnements nocifs, son épuisement entraîne par exemple des cancers de la peau chez les animaux.

H – La perte de biodiversité
L'activité économique peut entraîner une réduction du nombre et de la variété des espèces. Cela rend les écosystèmes plus vulnérables et peut réduire leur capacité à maintenir la vie et à fournir des services écosystémiques.

I – La conversion des terres
La conversion des terres à des fins économiques (telles que la création de routes et de terres agricoles) endommage ou supprime l'habitat de la faune, supprime les puits de carbone et perturbe les cycles naturels.

Source : Wikipedia

La théorie

La Bouée des transitions est une interprétation de la Théorie du Donut. En 2014, dans la foulée des travaux portant sur l’identification des limites planétaires par le scientifique Johan Rockström, l’économiste britannique Kate Raworth introduit ce concept d’espace juste et sûr pour l’humanité, une zone — un donut — située entre :

  • Une limite externe environnementale, constituée des 9 plafonds planétaires à ne pas dépasser, des seuils au-delà desquels les conditions de vie sur Terre ne sont plus assurées (changement climatique, qualité de l’eau, biodiversité, cycles de l’azote et du phosphore, utilisation des sols, aérosols, pollution chimique, acidification des océans, et couche d’ozone) — 6 le sont actuellement ;

  • Une limite interne sociale, constituée de 12 planchers sociaux sous lesquels on ne peut pas descendre, un socle vital pour que chaque être humain puisse assouvir ses besoins de base (nourriture, eau, logement, éducation, santé, revenus, travail, justice sociale, voix politique, égalité, accès à l’énergie, relations sociales).

Le donut définit ainsi un espace écologiquement sûr et socialement juste, à l’intérieur duquel les besoins humains sont respectés sans enclencher d’effets irréversibles pour la planète qui mettent le vivant (parmi lequel nous !) en danger.

Ce modèle interroge notre paradigme actuel de développement centré sur l'exploitation exponentielle des ressources environnementales (et leur épuisement) et la subsistance d'inégalités sociales profondes entre les humains. Il propose un objectif de prospérité équilibrée et permet de transformer un idéal – revenir dans un espace sûr et juste – en leviers opérationnels de transformation socio-écologique. Il deviendra, le temps de l’événement, une bouée, qui doit nous permettre, in fine, de ne pas couler !